
Bienvenue sur mon blog littéraire,
Aussi longtemps que je me souvienne, j''ai toujours été à la quête de nouvelles histoires. Déjà jeune écolier, fût-il pour une bande dessinée ou une fiction, je percevais dans l'attention d'un auditoire constitué essentiellement de camarades de classes une capacité particulière à tenir en hâleine par la force captivante de mes recits émanant de ce que j'avais lu un public conquis.. Et aujourd'hui encore, de temps en temps sur tel ou tel canal, des lecteurs parfois inconnus me demandent des conseils de lecture.
Mes recommandations particulèrement orientées vers les textes produits par des africains ou traitant de thèmes s'y relatant sont sincères et objectives, elles sont là pour vous aider à trouver exactement ce que vous cherchez et faire connaitre des textes parfois tombés aux oubliettes. Et si nous dévorions un bon livre ensemble ...
Kah' Tchou Boileau
Roman - 09 mars 2025
Côte d'Ivoire - Loin de mon père de Véronique Tadjo
Certains livres ont ce pouvoir révélateur : ils deviennent des catalyseurs de questions sur nous-mêmes, sur nos liens avec nos enfants et inversement, éclairant les aspects cachés et méconnus des relations, aux apparences simples, entre parents et enfants. En même temps, ils font l’effet de perturbateurs, nous obligeant à sortir de notre zone de confort et à confronter la question de savoir jusqu’où nous pensons vraiment connaître nos parents.
Nina vit paisiblement en France avec son compagnon. Un jour, elle reçoit un appel, celui tant redouté en provenance du pays quand on vit à l’étranger. C’est un appel du pays de son père, la Côte d'Ivoire : son père vient de décéder, et sa présence est requise pour organiser les funérailles en famille

Bienvenue sur ma page dédiée à mes lectures ! Ici, vous trouverez une sélection de livres que j'ai dévorés au fil du temps. Chaque ouvrage a laissé une empreinte unique, et j'ai hâte de partager mes impressions et découvertes avec vous. Plongeons ensemble dans l'univers littéraire !"
La moitié d'un roman l'écrit le romancier, l'autre moitié l'écrit le lecteur. Les livres ne racontent pas seulement une histoire, mais ils racontent votre histoire. Le lecteur lit son histoire.
(Javier Cercas)
Roman - 24 février 2025
Nigéria - Transwonderland de Noo Saro-Wiwa
À 36 ans, l’auteure, sous des airs d’une simple touriste, nous guide à travers un pays où le bruit est omniprésent. Ici, on crie pour tout : pour téléphoner, pour prier ou même paradoxalement pour calmer un bébé. Ce vacarme incessant reflète le chaos d’un pays marqué par des décennies d’instabilité, où chaque coup d’État promettait un nouvel ordre, avant de sombrer à nouveau dans la corruption. Ce charivari typique du Nigeria porte même un nom : Jagga-Jagga, une expression tirée d’un tube de l’Afrobeat. Mais que cache réellement ce Jagga-Jagga ? ...
Roman - 08 février 2025
Côte d'Ivoire - Abobo Marley de Yaya Diomandé
Certains rêves nous marquent au point de devenir des références absolues, des repères de réussite qui façonnent notre existence. En lisant l’histoire de Mozess, j’ai revu le souvenir d’un ami d’enfance à Douala, dans les années 80. Il était fasciné par une voiture en particulier : la Renault 25. Pour lui, ce modèle symbolisait le succès. Lorsqu’il arriva en Europe à la fin des années 90, malgré l’abondance de voitures prestigieuses, il choisit obstinément une Renault 25, bien que le constructeur Renault ait cessé sa production. Peu lui importait : cette image de réussite était ancrée en lui. C’était l’image de son père, dévalant les routes cahoteuses de notre quartier en périphérie de Douala, qui restait pour lui l’ultime référence.
Les aventures de Mozess, surnommé « Mozess de Bengué », le cireur d’Abobo, ou plus précisément de son versant le plus dangereux, Abobo Marley, s’inscrivent elles aussi dans un rêve : celui de ce jeune garçon résolu à financer le pèlerinage à la Mecque de sa mère. Pour y parvenir, une seule solution lui semble possible : partir, émigrer, et se rendre à « Bengué », en Europe...
Roman - 31 janvier 2025
Rwanda - Jacaranda de Gaël Faye
L’histoire commence en France, à Versailles, à 6 000 kilomètres du Rwanda. Milan, 12 ans, qui doit son nom à la passion littéraire de son, père pour les œuvres de Milan Kundera, regarde des images du génocide diffusées au journal télévisé. Pour lui, ces reportages ont des airs de mise en scène à la fois surréaliste et sensationnaliste. Mais l’horreur devient tangible lorsqu’un « cousin » du même âge, Claude, arrive du Rwanda, un pansement sur la tête.
Milan se heurte alors à un mur de silence : celui dans lequel, déjà, sa mère, Venancia, s’est enfermée depuis son exil en France en 1973. Jamais elle n’a évoqué son passé, ses racines, sa famille. L’arrivée de Claude, qui échange en kinyarwanda avec elle, ne fait qu’alourdir ce poids. Très vite, Milan ressent une irrépressible envie de comprendre, de briser ces silences qui l’entourent...
Roman - 20 janvier 2025
Sénégal - La Parole aux Negresses de Awa Thiam
Publié en 1978 par les Editions Denoël/Gonthier, « La parole aux négresses » d’Awa Thiam, anthropologue, femme politique et militante sénégalaise, reste une œuvre d’une actualité saisissante. Pour cette première note de lecture de 2025, je souhaite partager avec vous l’impact profond qu’a eu cette lecture sur moi. Considéré comme un texte fondateur du féminisme africain, cet ouvrage a provoqué une véritable onde de choc lors de sa parution en 1978, dans un contexte marqué par la récente décolonisation des pays africains et la liesse du Soleil des Indépendances. Fidèle à son titre, il donne voix aux femmes, dans un style cru et dépouillé d’artifices, dévoilant avec une pointe de voyeurisme glaçant les frustrations et les oppressions auxquelles elles sont confrontées, tout en suggérant des pistes de solutions.
L’ouvrage va au-delà de la dénonciation des mutilations génitales féminines telles que la clitoridectomie et l’infibulation. Il s’attaque également aux structures patriarcales qui exaltent la domination masculine, dont la polygamie représente l’une des expressions les plus visibles. En relatant des récits marqués par la souffrance et la résilience, l’auteure dresse un tableau poignant de la condition féminine ...
Roman - 20 décembre 2024
Nigéria - Lemona de ken Saro-Wiwa
Le premier contact avec Lemona s’opère à travers sa couverture : une femme sublime, se couvrant les yeux de ses mains. Ce geste, à la fois de protection et de refus, annonce un récit où courage et fatalité se mêlent. Comment ne pas y voir une résonance avec le destin même de l’auteur nigérian Ken Saro-Wiwa, pendu le 10 novembre 1995 avec huit compagnons du Mouvement pour la Survie du Peuple Ogoni (MOSOP) alors que le pays vivait paradoxalement le dernier episode de sa longue série de régimes totalitaires, sous la férule du dernier des généraux putschistes, Sani Abacha.
Lemona, une prisonnière condamnée à mort, vit recluse dans le silence des murs de la prison de Port-Harcourt dans le Sud-Est du Nigeria. Sa beauté, source de fascination, alimente les rumeurs de ses geôliers. À la veille de son exécution, elle reçoit la visite inattendue d’Ola, une jeune étudiante en psychologie venue des États-Unis pour enterrer ses parents. C’est à elle que Lemona dévoilera son histoire...
Roman - 4 décembre 2024

Cameroun - Chocolaté le goût amer de la culture du cacao de Samy Manga
Au Cameroun, le chocolaté, dans nos imaginaires d’enfants, évoquait avant tout la pâte à tartiner : ce fluide brun, parfois clair, parfois foncé, dont la texture et la teinte variaient selon les dosages d’huile. À cette époque, c’était souvent l’épicier du coin, généralement appelé Moussa, Michaud ou laconiquement « Mon Beau », qui appliquait méticuleusement cette pâte à l’intérieur d’un morceau de baguette – un quart ou une moitié, selon les moyens. Ce goût sucré et indéfinissable illuminait nos palais et faisait la joie des cours de récréation...
Roman - 9 novembre 2024
Cameroun - Le harem du roi,
publié par les Éditions Emmanuelle Collas le 19 août 2024, une œuvre de Djaïli Amadou Amal.
Comme le souffle d'un vent du Nord, une brise sahélienne vous traversera à chaque page tournée. Vous serez emportés par la puissance calligraphique de ce vent dans un paysage digne d'une carte postale, où se déploient dans une beauté exubérante montagnes, plaines, savanes et forêts luxuriantes. Lors d'une halte près d'une rivière, d'un mayo, vous respirerez les parfums laissés par les animaux venus s'abreuver sur ses berges asséchées. Les écrits de Djaïli Amadou Amal ne sont pas de simples récits du Nord Cameroun, mais de véritables hymnes à la 'Norditude'. Ils vous invitent à rencontrer les habitants de ces terres sahéliennes...
Roman -19 octobre 2024
Cameroun - Sango Malo le maître du canton
L’harmattan/Collections Encres noires, 1991, du cinéaste, philosophe et homme de lettres camerounais Bassek Ba Kobhio
Cinéaste, philosophe et homme de lettres, Bassek Ba Kobhio est une figure incontournable de la culture africaine contemporaine. Il arbore fièrement sa casquette, un symbole militant en hommage à un ami injustement incarcéré. Ce créateur de génie s’est imposé dans les foyers au début des années 1990 avec l’adaptation cinématographique du roman éponyme Sango Malo. Une scène en particulier, celle d’une pluie battante dans la cour d’une école du village Lebamzip, reste gravée dans les mémoires. Plus qu’un simple plan, c’est une ode à la nature et à la simplicité. Il n'y a pas ici un souci industrieux de la perfection d‘un jeu de scène fait à la va-vite entre un « action » et « coupez ». Non. Il y a ici la magie de l’instant, la poetologie de la sonorité, l’éloge de la simplicité, l’illustration de l’autorité de la nature.
Comment présenter un roman dont l’histoire est déjà bien connue grâce à son adaptation ? Comment explorer un texte paru il y a 40 ans tout en le connectant aux défis contemporains ? Ces interrogations trouvent leurs réponses dans une relecture de Sango Malo ...
Roman -18 septembre 2024
Cameroun - Ville Cruelle
(Présence Africaine, 1954), Eza Boto (Mongo Beti)
Si l’envie vous prend de relire une œuvre lue et apprise dans le cadre de votre parcours de jeune lycéen ou lycéenne et que justement pour cette raison, selon cette prétention facilement admise que l’on maîtriserait tous les contours d’une œuvre parce que nous l’aurions apprise au cours de longues studieuses voire ennuyeuses heures, c’est selon, de lecture suivie, vous auriez la main lourde pour prendre le bouquin de votre étagère ou de le dépoussiérer de vos cartons bien rangés de jeune collégien. Alors résistez, et lancez-vous ! Vous serez stupéfié par la contemporanéité de l’œuvre caractérisée par résonnance aigüe avec notre temps. C’est le sentiment qui m’a habité à la lecture d’un Classiques de la littérature africaine de langue française, Ville Cruelle d’Eza Boto (« Les gens d’autrui », et qui adoptera le pseudonyme de Mongo Beti « le fils de des Beti » par la suite)...
